
Anne Burghardt, secrétaire générale de la FLM, présente son rapport au Conseil de la FLM à Addis-Abeba. Photo : LWF/ Albin Hillert
Dans son discours d’ouverture du Conseil, le président de la FLM livre une réflexion sur la manière dont les Églises témoignent en paroles et en actes.
(LWI) – Touché‑e‑s par la puissance de l’Esprit pour être des témoins pour le monde. Le jour de l’ouverture de la réunion du Conseil de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) à Addis-Abeba, le président de la Fédération, l’évêque Henrik Stubkjær, a livré une réflexion sur la manière dont les Églises luthériennes du monde entier témoignent de leur foi « en paroles et en actes ».
Du 12 au 16 juin, les membres du Conseil représentant les sept régions de la FLM sont réuni‑e‑s dans la capitale éthiopienne, à l’invitation de l’Église évangélique éthiopienne Mekane Yesus (EECMY). « En ces temps de grande incertitude et de transformation, il est important de se retrouver, de s’écouter les un‑e‑s les autres et de discerner ensemble comment nous sommes appelé‑e‑s à témoigner en tant qu’Églises en communion », a déclaré le président Stubkjær.
Nous ne pouvons pas détourner le regard [face à la souffrance]. L’indifférence n’est pas une option. Notre témoignage doit être clair, compatissant et courageux.
Évêque Henrik Stubkjær, président de la FLM
Réfléchissant aux guerres et aux conflits qui continuent de causer souffrance et dévastation en Ukraine, à Gaza, au Soudan, au Myanmar, en Éthiopie et ailleurs, le président de la FLM a rappelé l’exemple de Martin Luther qui, en son temps, « nous a montré que pour être un témoin du monde, il faut dire la vérité au pouvoir, quel qu’en soit le prix ». En tant que communion d’Églises, « nous ne pouvons pas détourner le regard » face à la souffrance et l’injustice. « L’indifférence n’est pas une option. Notre témoignage doit être clair, compatissant et courageux », a-t-il insisté.
Le président Stubkjær a mis en lumière l’engagement très diversifié des Églises au service d’une mission holistique témoignant par la proclamation, le plaidoyer et le service aux communautés dans le besoin. Il a également évoqué le travail des programmes de Service d’entraide mondiale de la FLM en Afrique, en Amérique latine, en Europe et en Asie, mentionnant en particulier l’hôpital Augusta Victoria de Jérusalem qui continue à fournir des soins anticancéreux vitaux aux Palestiniens « dans des conditions extrêmement difficiles ».
Il a également noté les nouveaux défis auxquels est confronté l’ensemble du secteur de l’aide humanitaire et du développement en raison des réductions de financement, de la montée du nationalisme et du repli idéologique, qui « menacent non pas seulement les budgets, mais les principes mêmes d’impartialité et d’humanité », a-t-il déclaré. La FLM doit « affirmer l’importance des approches multilatérales et se tenir aux côtés de ceux qui sont en première ligne du témoignage diaconal et humanitaire. Nous devons également veiller à défendre l’espace nécessaire à la société civile et aux organisations confessionnelles pour agir avec intégrité et détermination ».
Lié‑e‑s par une espérance commune
Le dirigeant de la FLM est revenu sur ses visites aux Églises membres au cours des derniers mois, qui lui ont fait expérimenter de près le témoignage des communautés luthériennes au Groenland, au Brésil, à Hong Kong, au Nigeria et en Autriche. Il a évoqué sa première visite officielle en tant que président à l’Église d’Éthiopie, où il s’est dit « inspiré par la profondeur de la foi, la vision théologique et l’engagement à servir la personne dans son ensemble ». Notant que l’EECMY est l’une des plus grandes Églises luthériennes, il a fait l’éloge de son travail dans les domaines de l’éducation, de la durabilité économique et de la résilience climatique, ajoutant que « votre travail missionnaire est une source d’inspiration pour nous tous ».
Henrik Stubkjær a également évoqué sa visite au Vatican en juin dernier pour rencontrer le pape François, puis en avril de cette année pour assister aux funérailles de l’ancien dirigeant de l’Église catholique romaine. Il a souhaité la bienvenue au nouveau pape Léon XIV, priant qu’il soit lui aussi « un bâtisseur de ponts et un serviteur de l’unité ». Remerciant tous les luthériennes et luthériens « qui prennent part aux dialogues œcuméniques dans nos Églises », il a également mentionné le 1700e anniversaire du Concile de Nicée célébré cette année, invitant les Églises « à organiser des offices communs, à réfléchir au don de la foi confessionnelle et à renouveler notre engagement en faveur de l’unité ».
Le responsable de la FLM a conclu en annonçant un certain nombre de visites et d’événements clés à venir dans la vie de la communion luthérienne, notamment une visite en Terre Sainte, la participation de jeunes théologien‑ne‑s et spécialistes en plaidoyer ‑à la conférence COP30 au Brésil et la commémoration du Concile de Nicée, qui aura lieu en Égypte au mois d’octobre. Il a remercié en ces termes toutes celles et tous ceux qui sont engagé‑e‑s dans le travail de la FLM : « En tant que communion d’Églises, nous sommes lié‑e‑s par une espérance commune [qui] nous appelle à servir avec audace et à témoigner ouvertement. » Il a ajouté : « Que notre communion continue d’être le signe d’unité et de service que le Christ désire pour le monde ».
La réunion du Conseil de la FLM 2025 se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 12 au 16 juin sur le thème « Vous serez mes témoins » (Actes 1:8).